Onec, le suspect numéro 1


Les enquêteurs ont entamé, hier après-midi, la présentation des personnes susceptibles d’avoir participé aux fuites des sujets devant la justice.


L’enquête ouverte, mercredi dernier, par le ministère de l’Éducation nationale et confiée par le ministère de la Justice aux services de la Gendarmerie nationale et liée à la fuite des sujets du bac, a connu de nouveaux rebondissements. Selon une source proche du dossier, 52 nouvelles arrestations ont été enregistrées dans plusieurs wilayas.
Les mis en cause, tous des particuliers, ont participé, selon les enquêteurs, à diffuser les sujets du baccalauréat dans 27  wilayas, dont Adrar, Boumerdès, Alger, Tlemcen, Guelma, Batna, Khenchela, mais aussi des pages facebook localisées à l’étranger, comme en France, en Tunisie et au Maroc. Ainsi, il a été établi que la fuite massive est partie de 170 plateformes facebook avant que les internautes fraudeurs ne participent à créer des dizaines de pages d’échanges et de partage. Selon notre source, des dizaines d’internautes ont été auditionnés hier par les experts du Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et cybercriminalité de la Gendarmerie nationale (CPLCIC), basé à Bir-Mourad-Raïs. Ces derniers se sont même déplacés dans une dizaine de wilayas pour opérer des perquisitions électroniques d’adresses IP (Internet Protocol). Des dizaines de téléphones portables, d’unités centrales et de tablettes ont été saisies et confiées à l’Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC-GN) de Bouchaoui pour expertise. Selon les aveux des mis en cause, les sujets ont été diffusés avant l’entame des épreuves. Ce qui suggère une fuite massive et organisée, dont l’Office national des examens et des concours (Onec) serait la source probable, selon des sources proches de l’enquête. Hier, le procureur de la République en charge de cette affaire a supervisé personnellement le déroulement des interrogatoires du personnel permanent de l’Onec, mais aussi les perquisitions des locaux de cette institution. Selon notre source, même les caméras de surveillance et le matériel électronique de l’Onec ont été confiés à l’INCC-GN pour exploitation. Aussi, indique la même source, pas moins de 32 personnes exerçant à l’Onec ont été entendues dans le cadre de cette enquête, dont des enseignants et le personnel de l’encadrement. Cela démontre qu’il s’agit d’une affaire orchestrée bien avant le rendez-vous du baccalauréat. Raison pour laquelle les 48 groupements de wilayas ont été mobilisés.
Par ailleurs, une vingtaine d’individus impliqués dans la fuite des sujets du bac ont été présentés devant les tribunaux, dans plusieurs wilayas, dont, notamment, Mostaganem, Sétif et Adrar. Les présentations se poursuivront au fur et à mesure que les preuves tangibles seront fournies par les enquêteurs de l’INCC-GN et du CPLCIC. Bien plus, le département électronique et analyses vidéo, dépendant de l’INCC, a entamé, hier après-midi, l’authentification des images et des vidéos envoyées par les fraudeurs et les instigateurs présumés de cette fuite à travers le territoire national sur facebook. Tous les équipements utilisés dans cette opération ont été saisis et soumis à expertise sous le suivi des magistrats délégués par le ministère de la Justice. Aussi, hier après-midi, plus d’une centaine d’ISTN (interdictions de sortie du territoire national) ont été envoyées aux aéroports et à la police des frontières pour intercepter les personnes susceptibles d’avoir joué un rôle dans ce scandale, d’une part, et, d’autre part, pour intercepter les personnes déjà recherchées voulant fuir à l’étranger.

Source: liberte-algerie.com


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