Des ateliers devraient intervenir juste après l’achèvement du processus de révision constitutionnelle pour se pencher sur l’amendement de ces textes.
Dans son allocution prononcée hier à l’École nationale d'administration (ENA) à l’occasion de l'inauguration des “portes ouvertes sur la commune”, un événement, premier du genre, appelé à se renouveler chaque année, à la même date symbolique du 18 janvier, date à laquelle fut promulgué par ordonnance le premier code de la commune en 1967, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a annoncé la tenue prochaine d’ateliers pour se pencher notamment sur les textes de lois ou autres régissant notamment les élections, les partis politiques, les associations, les réunions et les manifestations publiques, ainsi que leur implication dans le fonctionnement de la commune. À en croire le ministre, ces ateliers devraient intervenir juste après l’achèvement du processus de révision constitutionnelle, un projet auquel il attache, semble-t-il, une grande importance, puisqu’il permettra, d’après lui, de “consolider la démocratie participative à travers la mise en place d'un cadre juridique qui consacre la participation du citoyen à la gestion des affaires du pays et qui contribue à la mobilisation des forces vives de la société, notamment les jeunes, en faveur du développement à tous les niveaux”. Le ministre a, ainsi, mis en exergue le “rôle-clé” de la commune, cellule de base de l’État, dans la gestion des affaires publiques. Considérant la commune comme la “pierre angulaire” de l’édifice institutionnel, Bedoui a, d’emblée, reconnu que l’initiative locale devait être au cœur de la problématique du développement. Hélas, l’attentisme reste la seule règle de gestion chez nos P/APC, et ce, au moment même où la situation exige au niveau local un surcroît d’initiatives. Il s’agit surtout d’inciter les institutions publiques à modifier leurs modes d’intervention. Si le ministre n’a pas manqué de revenir à son “cheval de bataille” qui consiste à poursuivre la modernisation de l’administration à travers les TIC, la délivrance par les communes de documents administratifs “biométriques” ne saurait cacher le véritable problème qui mine le développement local et qui relève, lui, d’un archaïsme effarant. Aussi, il n’est sûrement pas nihiliste que d’affirmer aujourd’hui que les caractéristiques du pouvoir au niveau local et particulièrement la mainmise de l’administration sur tous les centres de décision font qu’il est illusoire, dans les conditions actuelles, de voir nos communes s’ériger en centres de développement économique et social. Cette mise sous tutelle s’est, d’ailleurs, tellement renforcée ces dernières années que les cérémonies d’investiture des maires ne consistent plus pour ces “élus” qu’à remettre les clés de leur commune au wali, sinon au chef de daïra territorialement compétent. À ce terrible constat s’ajoute une méconnaissance des réalités locales par des élus parfois “parachutés” dans les communes qu’ils administrent. Enfin, le ministre saisira cette occasion pour exprimer toute sa reconnaissance aux efforts déployés par les élus et les agents communaux, sans oublier de se recueillir à la mémoire des “martyrs du devoir” comme les membres des délégations exécutives communales, les gardes communaux, les citoyens bénévoles, ainsi que les groupes de légitime défense tombés en combattant le “terrorisme barbare” durant les années 1990.
Med-Cherif Lachichi
Source: liberte-algerie
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