Tout en considérant “protocolaires” les déclarations du président François Hollande à Alger, Ali Benflis estime que “la vacance du pouvoir est avérée” et qu’elle “n’a pas besoin d’expertise étrangère”.
La réponse, hier, à Alger, en conférence de presse, du président des Avant-gardes des Libertés, Ali Benflis, au président français, François Hollande, a été courte mais percutante.
Invité à commenter les déclarations du chef de l’État français qui a
soutenu lors de sa visite éclair, lundi, dans la capitale algérienne, qu’Abdelaziz Bouteflika jouissait de toutes ses capacités intellectuelles,
Ali Benflis a commencé par dire : “Je n’accorde aucun intérêt aux déclarations protocolaires”, précisant toutefois que “la vacance du pouvoir est une question interne à l’Algérie”, et que “le peuple algérien est le mieux disposé à la constater”. Et comme pour mieux recadrer l’invité français, il ajoute : “La vacance du pouvoir est avérée et n’a pas besoin d’expertise étrangère.” Ali Benflis a aussi saisi cette occasion pour rappeler qu’en avril 2014, il avait déjà prédit que “l’Algérie n’avait pas élu un président de la République”, mais qu’on venait tout juste “de prolonger la durée de la vacance du pouvoir”. Benflis a constaté que “telle est la réalité” aujourd’hui et que “peu de gens peuvent la nier”. Le président des Avant-gardes des Libertés va encore plus loin et regrette que “la vacance du pouvoir est telle que les prérogatives constitutionnelles et le centre de la décision nationale ont été transférés vers des personnes extraconstitutionnelles”. Maintenant qu’il y a, toujours selon lui, “tentative de clonage du système”, les conséquences peuvent s’avérer “plus graves”.
“L’école où j’ai fait mes classes ne me permet pas de répondre à Saâdani”
Le président des Avant-gardes des Libertés a été également invité par la presse à commenter les propos tenus contre lui par le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani.
Sur ce chapitre, Ali Benflis a préféré, encore une fois, se déclarer au-dessus de la polémique : “Je ne peux pas répondre à ceux-là qui usent de l’invective, car l’école où j’ai fait mes classes ne me permet pas de descendre bas. Je ne peux pas répondre à ceux-là qui ont entraîné la scène politique nationale dans la bassesse, car nous n’avons pas le même concept, voire la même compréhension de la chose politique. La politique est avant tout une question d’éducation et de comportement exemplaire.”
Et pour mieux se situer face à son détracteur, il conclut : “S’il y a lieu de répondre, nous préférons le faire sur le terrain, en présentant des idées, des projets et des solutions au peuple algérien. J’appelle ceux qui veulent polémiquer avec nous, à venir plutôt débattre d’un programme à même de faire sortir l’Algérie de sa crise multidimensionnelle. L’État algérien a perdu sa vitalité et le peuple connaît mieux que quiconque les problèmes du pays.”