Crise malienne : des avancées et... des retards à combler


Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, s’est montré ferme à l’égard notamment du gouvernement malien, dont le manque de volonté politique a été souligné par la presse malienne.


Le Comité de suivi de l’Accord d’Alger (CSA) pour la paix et la réconciliation au Mali a tenu une réunion d’évaluation, hier après-midi, à l’hôtel El-Aurassi. Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a pressé les parties maliennes à consentir davantage d’efforts pour l’avancement du processus de la mise en œuvre de ce texte, signé au début de l’été 2015, soit un an après d’âpres discussions entre le gouvernement de Bamako et les groupes politico-armés du nord du Mali. Car, sept mois après le parachèvement de la signature dudit texte, de nombreux retards ont été enregistrés sur le terrain, alors que la situation sécuritaire s’est nettement dégradée ces quatre derniers mois, en raison du retour des groupes terroristes islamistes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Al-Mourabitoune. Cela sans oublier l’acharnement d’Ansar Eddine, ex-allié des membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad, à empêcher le retour de la paix dans le nord de ce pays voisin. Ramtane Lamamra, qui s’est félicité des “avancées” enregistrées depuis le début de la mise en œuvre de l’accord d’Alger, a affirmé qu’il “ne s’agit pas de sous-estimer les difficultés sur le terrain”. Et de reconnaître que “ces avancées sont en deçà des ambitions et des attentes” du groupe de la médiation internationale et surtout des populations du Nord qui, elles, cherchent des “progrès tangibles”. Ce qui ne semble pas être le cas dans plusieurs régions du Nord, où les écoles ne sont toujours pas rouvertes et les conditions de vie ne se sont pas du tout améliorées, en dépit du retour relatif de la sécurité, comme l’a souligné le secrétaire général de la CMA, Billal Ag Acharif, lors de son intervention au début des travaux du CSA. En réponse à ces remarques, Ramtane Lamamra a estimé qu’“il reste fort à faire pour convaincre durablement les populations bénéficiaires, qui en attendent beaucoup et s’impatientent de bénéficier des dividendes de cette paix, de la justesse du choix qu’elles ont fait en adhérant à l’Accord, et, surtout, pour les soustraire aux sollicitations et à l’influence des forces hostiles à la paix”. En effet, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale s’est montré ferme, lors de son intervention, à l’égard notamment du gouvernement malien, dont le manque de volonté politique a été souvent souligné par la presse malienne et régulièrement dénoncé par la CMA. “La 6e session du CSA a tracé une feuille de route pour engager des actions réalisables à brève échéance dans le domaine politique et institutionnel, de la défense et de la sécurité (…) il importe de mettre en œuvre cette feuille de route qui prend  en charge, à notre avis, l’essentiel des préoccupations soulevées par les parties, à ce stade”, a insisté Ramtane Lamamra. “Les parties, chacune en ce qui la concerne, sont fortement interpellées sur l’impérieuse nécessité pour elles de montrer un engagement sans équivoque quant à leur capacité d’assumer pleinement leur leadership à cette étape sensible du procesus de paix”, a rappelé M. Lamamra, précisant qu’“il est particulièrement important que les trois parties soit plus coopératives entre elles et plus engagées à travailler ensemble”, en référence au gouvernement de Bamako, à la CMA et à la Plateforme d’Alger (pro-gouvernement).

Lyès Menacer

Source: liberte-algerie


EmoticonEmoticon